LE CADRE
Les archives anciennes parlent des « Greniers de la Baronnie », des « Greniers de la Seigneurie ».
Nous l’appellerons « Grange à Dîme », parce que, jusqu’à la Révolution de 1789 et sa vente comme « Bien National », là se faisait la recette des rentes dues au seigneur, et l’on y entreposait tout ce que le bon peuple devait « offrir » à son maître.A mi-chemin entre l’ensemble des châteaux-collégiale et l’élégant manoir de l’Ardiller, ses contemporains, le puissant bâtiment frappe dès l’abord par l’unité de son architecture conservée dans sa pureté originelle. De rares ouvertures, certaines encore protégées par des barreaux, rappellent sa destination passée.
Une première construction servant l’habitation est signalée dès 1455. Guillaume d’Harcourt, Seigneur du fief, l’acquiert en 1461 et lui donne son aspect définitif. Mais il faut pénétrer à l’intérieur pour en surprendre toute la richesse. Son actuel aménagement permet de découvrir ses trois niveaux d’un seul regard. L’élément le plus remarquable est sans conteste sa somptueuse charpente en cœur de chêne du XVe siècle. Conçue en forme de carène de bateau renversée, elle a conservé ses entraits et ses embases octogonales, le tout finement sculpté.
La Grange à Dîme, aujourd’hui sauvée, reste l’un des plus émouvants témoignages de la splendeur de l’ancienne ville close de Montreuil-Bellay.